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Le canal qui tourmente la réélection d'Abinader.

 Par Ed Exil-Noël.

 
Luis Abinader est l'actuel président de la République Dominicaine en fin de mandat, homme viscéral qui n'écoute qu'à son foie tandis que gouverner c'est prévoir, gouverner c'est mettre la sagesse sur la table. Plus on est forts, plus on est obligés d'être tranquilles. L'initiative de la construction du canal sur la rivière massacre pour irriguer la plaine de Maribahoux, provoque la colère du côté dominicain et l'unité du côté haïtien.
 
Luis Abinader voulant plaire le secteur ultra nationaliste dominicain, a ordonné de façon irréfléchie de fermer la frontière, a dépêché et déployé l'armée sur les lieux pour intimider et bloquer l'ouvrage. C'est vouloir tuer une mouche avec un missile, ce n'était pas nécessaire vu qu'Haïti ne dispose pas d'armée rien qu'une embryonnaire. Un pays déjà vaincu et contrôlé par les bandes armées et tributaire des importations dominicaines.
 
Malgré le harcèlement spectaculaire, la construction du canal a poursuivi son petit bonhomme de chemin. Le président dominicain est certainement fou mais il n'est pas enragé, dirait un sage haïtien. Envahi par la peur de franchir le rubicon en perpétrant un génocide à la Rafael Trujillo. Les temps ont heureusement changé, chaque téléphone portable est une force impressionnante de communication qui peut drainer et traîner tout assassin devant les tribunaux internationaux parce que les faits se transmettent en un clin d'œil et mobilisent l'opinion publique.
 
Se trouvant entre l'enclume et le marteau c'est-à-dire entre la pression du secteur conservateur assoiffé du sang haïtien et celle des agriculteurs qui voient avec amertume, leurs denrées gâtées sur place. Luis Abinader a finalement reculé, les commerçants ont eu gain de cause, la frontière est ouverte à nouveau mais les haïtiens se vengent en faisant litière de l'annonce. Il paraît que la conscience nationale haïtienne s'est réveillée, la dignité est de retour et le patriotisme crie fort. Le fondateur du parti révolutionnaire moderne dominicain a bel et bien perdu sa guerre idiote et il ne lui reste qu'une seule chose: s'humilier en faisant amende honorable auprès des voisins.
 

N'importe quelle décision dans cette situation se révèle contre-productive pour ce politique qui aimerait rester dans les mamelles du pouvoir à travers la réélection. Bon nombre de dominicains se moquent déjà de la grosse gueule de leur président qui fait du bruit pour rien. C'est dégueulasse pour lui qui n'a jamais calculé ni mesuré les conséquences de ses décisions trop hâtives.

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